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La consultation homéopathique

                                                                                                              La Consultation homéopathique

 

Introduction :

                          En médecine allopathique, lors d’une consultation, le médecin doit établir le diagnostic, évaluer le pronostic de la maladie du patient et définir le traitement correspondant, ce dernier étant souvent de nature anti symptomatique (la fièvre sera neutralisée par un médicament antipyrétique, ou par des antibiotiques selon le cas, la toux sera traitée par un remède antitussif comme la pholcodine, ou la codéine…).

Mais lors d’une consultation homéopathique, la méthode est de nature différente et plus spécifique.

Le médecin homéopathe doit rechercher et définir le “Profil du malade” pour approcher ou/et trouver le « Simillimum » de son patient, c’est à dire le remède le plus semblable.

Il doit établir un « double diagnostic » : le diagnostic de la maladie comme le médecin allopathe, mais il doit aussi établir le « diagnostic du remède », c’est-à-dire déceler  le “remède semblable” à celui qui va correspondre au “copié-collé” des symptômes exprimés et ressentis par le malade.

Identifier  le « simillimum » déterminera  le traitement personnalisé du malade.

 

Pour établir le “Profil du malade”, le médecin homéopathe va s’aider d’outils spécifiques :

 

  • les Constitutions liées à la typologie en associant morphologie et tempérament du sujet du sujet (type Carbonique, type Fluorique ou/et type Phosphorique)

 

  • les Diathèses (liées au comportement et aux symptômes révélateurs présentés par le sujet face aux maladies : la Luèse, la Psore, la Sycose et le Tuberculinisme).

 

  • les Modalités du remède (ensemble de caractères spécifiques permettant un diagnostic différentiel entre les remèdes).

Le profil du malade va intégrer la constitution, la diathèse et le comportement habituel du patient pour en définir son remède personnalisé.

 

Remarque initiale

 Ces outils qui vont aider le médecin homéopathe à établir le “Profil du malade” : les Constitutions, les Diathèses et les Modalités sont des notions qui doivent être considérées comme des hypothèses de travail.

Elles servent au médecin homéopathe à lui faciliter l’approche du “profil du malade”, à en mieux cerner la spécificité, mais elles ne supplantent pas le respect nécessaire de la loi de Similitude et de la Matière Médicale homéopathique.

Autant les Diathèses (Psore, Luèse, Sycose) ont été historiquement développées par S. Hahnemann dans les Maladies chroniques (Die chronischen Krankheiten), autant les Constitutions sont un concept de l’Ecole française d’homéopathie utilisé par le médecin homéopathe suisse Antoine Nebel de Lausanne (1870-1954) et repris en France par le Dr Léon Vannier (1880-1963) pour aider le médecin homéopathe à mieux définir le terrain du malade et aussi à mieux comprendre la Matière Médicale homéopathique.

 

Les médecins homéopathes provenant d’autres écoles comme les “unicistes” n’utilisent pas ce concept des Constitutions et s’en tiennent généralement aux règles classiques de la méthode hahnemannienne (respect de la loi de similitude, de l’infinitésimalité et du principe de totalité).

La recherche du “simillimum” peut aussi s’effectuer sans tenir compte des Constitutions.            

 

                                                                       1) Notion de « Terrain » avec les « Constitutions » et les « Diathèses »

 

Définition du  «terrain» :

                                      Chaque individu, selon son hérédité, son bagage morbide, ses habitudes de vie, en un mot selon son « terrain » va se comporter et réagir d’une manière différente dans sa lutte avec la maladie.

Plusieurs définitions du « terrain » peuvent être données pour mieux comprendre ce terme:

   – état de l’organisme relativement à sa résistance à une infection.

    – prédisposition  individuelle à développer certaines pathologies (terrain migraineux, arthritique, rhumatismal…).

Pour mieux connaître et appréhender le malade, la médecine homéopathique a tenté de classer l’individu en fonction de deux critères :

                              –  le critère physique ou morpho-physiologique avec les Constitutions (Carbonique, Phosphorique et Fluorique).

                              –  le critère organique, correspondant à la disposition générale héréditaire ou acquise de l’individu  à présenter une série de symptômes spécifiques  révélateurs d’une affection  particulière : ce sont les Diathèses avec la Luèse, la Psore, la Sycose et le Tuberculinisme.

 

 

                                                                                                                             a) Les Constitutions:

Définition :

                   La Constitution est  un ensemble de caractères morpho-physiologiques élaborés au cours de la vie de l’individu et qui tend à se stabiliser à l’âge adulte.

La médecine homéopathique a défini trois principales Constitutions :

 

  • la Constitution Carbonique : bréviligne avec un squelette résistant

 

  • la Constitution Phosphorique : longiligne avec des os fins

 

  • la Constitution Fluorique : squelette irrégulier et asymétrique

 

                                              

                                              

Ces constitutions sont fixes et sont liées au bagage héréditaire de chaque individu qui orientera ses aptitudes particulières dans sa résistance plus ou moins grande aux diverses agressions morbides (microbiennes …) dans sa résistance plus ou moins grande aux diverses agressions morbides (microbiennes …).

 

Description des Trois Constitutions :

                                                          Chaque individu présente un aspect, une constitution physique différente ; il y a des petits, des grands, des trapus, des maigres que la médecine homéopathique a tenté de classer en trois Constitutions.

Ces Constitutions  peuvent laisser présager des tendances pathologiques particulières, et aussi des aptitudes spécifiques à la résistance ou à la fragilité aux agressions.

Ces constitutions sont rarement pures, mais le plus souvent imbriquées.

Chaque Constitution se définit selon la proportion des trois sels de Calcium entrant dans la composition de la trame osseuse.

 

                                                            La Constitution Carbonique :

Sur le plan physique, le Carbonique est bréviligne (membres courts) et a un squelette résistant ; il se tient droit avec une certaine rigidité il est court et gros ; dents blanches à larges couronnes , incisives centrales; articulations solides.

 Le Carbonique est symbolisé par Calcarea carbonica, le Carbonate de calcium (CaC03). C’est un sujet au physique puissant, résistant à la fatigue et qui se plie à l’exercice physique pour conserver sa souplesse.

Sur le plan psychologique, le Carbonique prend son temps, mais il est très consciencieux, méthodique et il termine facilement ce qu’il entreprend. Pour donner un exemple simple : c’est la caricature de Raymond Poincaré (personnage court et gros).

L’angle formé par ses bras et ses avant-bras tendus est inférieur à 180°, et la cuisse et la jambe ne sont pas dans une rectitude parfaite (voir illustration du Carbonique).

Ses tendances pathologiques : il est sujet à la prise de poids, à l’hypertension, aux rhumatismes liés à sa surcharge pondérable, et aux problèmes cardiovasculaires dans la fin de sa vie.

Les remèdes groupés autour de Calcarea carbonica sont : Aconit, Belladonna dans les cas aigus, et Lycopodium et Hepar sulfur dans les cas chroniques.

 

                                                            La Constitution Fluorique :

 Sur le plan physique, le Fluorique est asymétrique, son squelette est irrégulier, et sa colonne vertébrale n’est pas très droite ; ses dents souvent grises et irrégulièrement implantées, petites; sa démarche est irrégulière et il se tord souvent le pied; il est symbolisé par Calcarea fluorica le Fluorure de Calcium (CaF2).

Sur le plan psychologique, c’est un être fragile qui a besoin d’être soutenu, c’est un « tordu » au physique comme au moral; mais c’est aussi un intuitif qui peut être doué de brillantes aptitudes intellectuelles .  

C’est la caricature exagérée de Quasimodo (personnage de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris atteint de déformations physiques).

Il est hyperlaxe et ses bras ont tendance à aller en arrière ; l’angle formé par ses bras et ses avant-bras tendus est supérieur à 180° ; la cuisse et la jambe déterminent un angle obtus (voir illustration du Fluorique).

Ses tendances pathologiques : par son hyperlaxité ligamentaire et l’asymétrie de son squelette, il est sujet à la sciatique et aux douleurs dorsolombaires ; ses articulations sont lâches, et de ce fait, il est exposé aux rhumatismes déformants ; la dilatation des veines entraîne des troubles circulatoires avec une tendance aux ulcères variqueux.

Les remèdes groupés autour de Calcarea fluorica sont : Argentum nitricum, Baryta carbonica , Platina…

 

                                                          La Constitution Phosphorique :

 Sur le plan physique, le Phosphorique est longiligne et possède des os fins avec un thorax étroit ; il a tendance à la maigreur ; ses dents sont jaunes et souvent cariées; sa démarche est souple ; il est symbolisé par Calcarea phosphorica le Phosphate de Calcium  [Ca3(PO4)2].

Sur le plan psychologique, c’est un cyclothymique vite déprimé, mais qui se reprend très vite, car c’est un passionné et un intuitif qui recherche la perfection.

 C’est la caricature de Chopin ou/et de la Dame aux camélias (personnage long et mince).

 L’angle formé par ses bras et ses avant-bras est égal à 180°; cuisses et jambes n’ont pas de déformation angulaire et sont dans un prolongement en ligne droite (voir illustration du Phosphorique).

 Ses tendances pathologiques : sa grande taille le fait souffrir au niveau des vertèbres dorsales, quand il doit se courber ou se pencher ; il épuise vite ses défenses et il est sujet aux problèmes respiratoires et à la déminéralisation.

Les remèdes groupés autour de Calcarea phos sont : Phosphorus, Natrum muriaticum, Arsenicum album…

 

 

                                                                                                                       b)  Les Diathèses

 

Définition générale de la « diathèse » :

                                                                   C’est une disposition générale d’une personne à être affectée de telle ou telle maladie : exemple la diathèse arthritique.

En homéopathie, la diathèse est la disposition générale héréditaire ou acquise qui conditionne et oriente le mode réactionnel d’une personne à contracter telle ou telle affection avec un éventail de symptômes identifiables à un terrain donné.

C’est l’imprégnation, ou l’intoxination du sujet par divers « miasmes » qui va le conduire à présenter une série de symptômes, de signes morbides communs à plusieurs individus et révélateurs d’un terrain appelé « Diathèse ».

Les diathèses définies par S. Hahnemann représentent une approche intéressante de la notion de « terrain » propre à chaque individu.

Dans ses Maladies chroniques (Die chronischen Krankheiten), il avait défini trois “maladies chroniques” ou  trois “terrains” reliés à trois « Diathèses » : Luèse, Psore, Sycose.

A chaque diathèse correspond un remède principal pour traiter la “maladie chronique” spécifique et des remèdes annexes qui complètent le mode réactionnel.

Une quatrième « pseudo-diathèse » a été définie par les Docteurs Antoine Nebel et Léon Vannier avec le «Tuberculinisme», au moment de l’émergence de la tuberculose en Europe.   

  

Le mot  « Diathèse » vient du mot grec διάθεσις, diáthesis signifiant “prédisposition”

Pour le médecin homéopathe, rechercher et identifier la  “diathèse” de son patient va lui permettre de pouvoir modifier son “terrain miasmatique” et de stimuler le mode réactionnel de son malade..

 

                                                                                                          – La Luèse

 

Cette diathèse correspond à des antécédents héréditaires (syphilis, éthylisme), neurologiques ou personnels (prématurés, malformations…).

 Le sujet “lutéique” associe l’anarchie et l’instabilité, tant au physique qu’au psychisme : il est souvent agité, surtout la nuit, où il craint l’obscurité.

 La principale caractéristique de ce “terrain lutéique ” est la tendance à la destruction des tissus (affections hépatiques, ulcération des muqueuses, gastrite, problèmes circulatoires, sclérose, algies osseuses et musculaires, névralgies …).

 Les principaux remèdes de la Luèse : Luesinum, Mercurius et ses sels, Argentum nitricum, Aurum metallicum, Baryta carbonica, Calcarea fluorica, tous les Kali (Kali bichromicum, Kali iodatum…)

 

                                                                                                            – La Psore

La principale caractéristique de ce” terrain psorique” (provient à l’origine du “sarcopte de la gale”) est la tendance aux affections cutanées dont les allergies, les parasitoses…

 Le Psorique élimine ses symptômes cutanés de manière centrifuge (du centre vers l’extérieur) et par crises.

Les manifestations de la Psore sont l’eczéma, l’urticaire et les dermatoses diverses : le sujet présente une peau malsaine avec des petits boutons, de l’acné, il souffre de démangeaisons qui sont aggravées par la chaleur du lit ; il a tendance aux parasitoses.

Si l’on stoppe les symptômes dermatologiques du sujet psorique par un traitement aux corticoïdes, l’eczéma risque de se transformer .

 Cette diathèse correspond  à une intoxination chronique.

Les principaux remèdes de la Psore sont : Psorinum, Sulfur, Graphites, Lycopodium, Sepia…   

 

                                                                                                               – La Sycose

Le sujet “sycotique” (du grec σύϰωσις « sukosis », excroissance, en forme de figue de σῦϰον la figue) a tendance à la multiplication cellulaire (excroissances, kystes, verrues, condylomes…), ce qui entraîne l’infiltration d’eau dans les tissus, donc une rétention d’eau.

Le sujet “sycotique” est sensible à l’humidité et il souffrira de douleurs articulaires.

Il sera atteint aussi d’affections rhinopharyngées ou/et urogénitales surtout après une vaccination.

Sur le plan psychique, c’est un dépressif.

Les principaux remèdes de la Sycose sont : Medorrhinum, Thuya, Natrum sulfuricum, Causticum…    

 

                                                                                                              Le Tuberculinisme          

          A ces trois diathèses déjà bien décrites par S. Hahnemann, le Tuberculinisme est une pseudo-diathèse qui a vu le jour au début du XXème siècle avec le Dr Antoine Nebel de Genève, puis du Dr Léon Vannier, suite à la découverte en 1882 du bacille de la tuberculose par le Dr Koch.

Le sujet Tuberculinique est toujours fatigué, frileux et fragile; il perd du poids malgré un appétit normal.

Il  est souvent atteint de troubles digestifs (insuffisance hépatique), respiratoires avec sensibilité au froid (rhumes et angines fréquentes), de troubles circulatoires (stases veineuses, palpitations…), et de déminéralisation. 

 Les principaux remèdes du Tuberculinisme sont : Tuberculinum, Aviaire, Phosphorus, Natrum muriaticum, Sepia, Pulsatilla…

 

 

                                                2)   Notion de «Modalités» du remède homéopathique

 

 Définition de la “Modalité” :

                                            La “Modalité” est une circonstance où un symptôme se manifeste à un moment donné, s’aggrave ou s’améliore dans certaines conditions liées aux influences d’ordre physique, climatique, hormonale, nutritionnel…

La “Modalité” du remède concerne aussi une orientation spécifique des symptômes selon leur latéralité gauche ou droite .

Le médecin homéopathe prend  non seulement en compte les symptômes du malade, mais il  s’intéresse aussi à un ensemble de caractères spécifiques permettant un diagnostic différentiel entre plusieurs remèdes.

Ainsi la modalité caractéristique du remède Aconit napellus est l’apparition brutale des symptômes associée  à un état congestif après un coup de froid sec ou à un refroidissement, et avec une aggravation des symptômes vers minuit.

 

Quelques exemples courants de “Modalités” :

  •   Modalités liées aux influences physiques, ou climatiques, leurs conditions d’apparition: air humide, chaleur, froid, humidité, bord de mer, soleil, vent, soleil…:

 

                                                    Amélioration des symptômes par la chaleur pour Arsenicum album, Nux vomica, Belladonna, Rhus tox…

                                                 Amélioration par le froid pour Pulsatilla, Ledum palustre..

                                                 Amélioration au bord de la mer pour Medorrhinum, Bromium..

 

                                                 Aggravation au bord de la mer pour Natrum mur, Natrum sulf et Luesinum

                                                 Aggravation par l’humidité pour Dulcamara, Rhus tox, Aranea diadema, Natrum sulf..

                                                Aggravation par la chaleur pour Sulfur, Apis mel, Iodum,Pulsatilla, Ledum palustre…

                                                Aggravation par le froid pour Arsenicum album, Chamomilla, Rhus tox, Sepia, Silicea, Magnesia phos…

                                                Aggravation après l’exposition au vent froid et sec pour Aconit nap…

                                                Aggravation par le temps sec pour Causticum, Hepar sulf, Nux vomica…

                                                Aggravation par le soleil pour Belladonna, Gelsemium, Lachesis, Natrum carb, Glonoinum…

                                                Aggravation par la nouvelle lune et la pleine lune pour Silicea, Sepia…

 

  • Modalités liées aux influences psychiques:

                                                 Amélioration par la consolation et la compassion pour Pulsatilla…

 

                                                 Aggravation par la contradiction pour Sepia, Aurum metallicum, Ignatia…

                                                 Aggravation par la colère pour Nux vomica, Colocynthis…

 

  • Modalités liées aux influences hormonales:

                                               Amélioration des bouffées de chaleur pendant les règles pour Lachesis…

 

                                                Aggravation des douleurs pendant les règles pour Actaea racemosa, Graphites, Magnesia carb…

 

  • Modalités liées aux positions (repos, mouvement) ou à la pression :

                                              Amélioration par le mouvement pour Rhus tox…

                                             Amélioration en se courbant en deux pour Colocynthis, China…

                                             Amélioration par le repos ou la pression pour Bryonia…

                                               Amélioration par la pression pour China…

 

  • Modalités liées au sommeil après le repas

                                             Amélioration du sujet après le repas par un court sommeil de dix minutes avec Nux vomica…

 

  • Modalités liées à la latéralité des symptômes :

                                            Latéralité droite pour Lycopodium, Arsenicum album, Kali carb, Sanguinaria : les symptômes se déplacent de la droite vers la gauche.

                                            Latéralité gauche pour Lachesis, Sulfur, Natrum sulf : les symptômes passent de gauche à droite.