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Prescription du remède

                                                                                                                                Prescription du remède

                   

 

                                Traiter de la prescription du médicament homéopathique puis des diverses méthodes de prescription nécessite de plonger un moment dans l’histoire de la doctrine de S. Hahnemann et de ses divers ouvrages.

                                La présentation de la “Prescription du remède” comprend pour Hahnemann les notions indispensables de “diététique” et “d’hygiène de vie ” (physique et mentale) qui ne sont pas différenciées du traitement homéopathique. 

                                En effet, Hahnemann intègre le patient non seulement en fonction de la description de tous ses symptômes pathologiques , mais aussi sur ses habitudes alimentaires, ses activités quotidiennes, sa façon de vivre, sa psychologie, son environnement , tout cela afin de mieux adapter le traitement pour ramener le malade à la santé.

On saisira ainsi mieux les diverses facettes de cette thérapeutique et les différentes méthodes de prescription qui en découlent encore aujourd’hui .

Une première partie historique essentielle présentera l’évolution et les tâtonnements de Hahnemann dans sa Prescription à partir de l’Organon.

Serons précisées ensuite les règles d’ordre diététique et d’hygiène à associer avec un traitement homéopathique, avec quelques modes d’administration originaux utilisés par Hahnemann (Olfaction, magnétisme et électricité) à partir de quelques ouvrages retrouvés sur ces thèmes.

Une deuxième partie historique fera une situation en 1850 sur la difficulté de la prescription rencontrée par les homéopathes avec les dilutions (Journal de la Société gallicane de médecine homoeopathique).

Une troisième partie montrera brièvement la méthode de prescription préconisée au début du 20 ème siècle par l’école française d’homéopathie .

 

                                                                           I) – Historique : L’Organon de Hahnemann et la prescription homéopathique

 

Hahnemann a mis une cinquantaine d’années pour élaborer sa doctrine, la modifier, l’améliorer en rectifiant le mode d’administration, les méthodes de dilution, de posologie, la dynamisation, la répétition ou non des prises, l’alternance des remèdes en fonction des résultats cliniques obtenus.

Il a su tenir compte de ses succès et de ses échecs pour affiner la connaissance de sa méthode en traitant des milliers de patients, tous des individus de sensibilité et de réactions différentes.

Son ouvrage fondamental l’Organon, qui a permis la propagation de la médecine homéopathique dans le monde a fait l’objet de six éditions successives, la 1ère en 1810 , la 2ème en 1819, la 3ème en 1824, la 4ème en 1829, la 5ème en 1833 et une 6ème à titre posthume publiée en 1921.    

La première traduction française de l’Organon de 1824 traduite par E.G. de Brunnow à partir de la 2ème édition allemande de 1819 comporte 318 paragraphes.

Cette édition divisée en paragraphes numérotés correspond à la manière des publications des sujets médicaux ou/et philosophiques de Kant de cette époque.

 Sur ces 318 paragraphes , une sélection d’une quinzaine permet de mieux comprendre la méthodologie et la réflexion de Hahnemann.

Elle porte sur les points suivants :

                                                               – précisions de Hahnemann apportées sur la qualité des matières premières d’origine végétale, animale, et métallique, à la manière de la  définition d’une monographie élaborée pour une Pharmacopée homéopathique.  

                                                               – précisions pour ne donner qu’un remède à la fois

                                                               – sur le fait de n’utiliser que la plus petite dose active

                                                               – sur les hypothèses proposées par Hahnemann pour tenter d’expliquer l’action des petites doses

 

 Hahnemann écrit ainsi ses deux premiers paragraphes :

                                     § 1. La première et unique vocation du médecin est de rétablir la santé des personnes malades; c’est ce que l’on nomme guérir.

                                     § 2. Le dernier idéal de la guérison consiste à rétablir la santé d’une manière rapide, douce et durable, ou d’enlever et d’anéantir la maladie dans toute son étendue par la voie la plus courte, la plus sûre et la moins nuisible, d’après des raisons claires et intelligibles.

Hahnemann s’est efforcé de suivre cette voie pendant toute sa vie :

 Hahnemann et ses premières exigences :

                                                                                                       a) – sur les matières premières et la préparation des remèdes :

 

                                     § 288. Le véritable artiste dans l’art de guérir doit avoir entre ses mains les médicaments les plus forts, s’il veut se fier à leur vertu curative, s’il veut se fier à leur vertu curative; il faut donc qu’il les connaisse lui-même dans leur pureté.

                                     § 289. C’est pour lui une affaire de conscience, d’être persuadé dans chaque cas de maladie, que le malade ne prend que le véritable médicament.

                                     § 290. La vertu médicinale des substances du règne animal et du règne végétal a le plus d’activité tant que celles-ci se trouvent encore dans l’état de crudité.

                                     § 291. Pour ce qui est des plantes qui sont endémiques et que l’on peut recevoir encore fraîches, on se rend maître de leur puissance médicinale de la manière la plus parfaite et la plus certaine, en mêlant tout de suite leur suc fraîchement pressuré avec une quantité pareille d’esprit de vin.

Après que l’on a laissé reposer cette mixtion pendant un jour et une nuit dans un verre bien bouché, on décante la liqueur claire du sédiment filamenteux et glaireux qui s’est précipité, et on le conserve pour l’usage médicinal.

L’esprit de vin empêche à l’instant même toute fermentation du suc des plantes et la rend impossible aussi pour l’avenir. Une telle mixtion étant conservée dans des verres bien bouchés et cachés à la lumière du soleil, la vertu médicinale du suc des plantes se conserve pour toujours dans un état parfait et incorrompu.

                                     § 292. Pour ce qui est des végétaux, des écorces, des semences et des racines exotiques, que l’on ne peut recevoir fraîches, un médecin sage ne sera jamais assez crédule pour croire, que les poudres, que l’on fait passer pour des préparations des substances susdites, le soient en effet, mais il se convaincra lui-même de leur pureté tant qu’elles se trouvent encore dans l’état de crudité et d’intégrité, avant qu’il en fasse le moindre emploi médicinal.

                                      § 294. Les substances animales et végétales exotiques que l’on ne peut avoir que sèches, doivent être pulvérisées et dissoutes dans de l’esprit de vin ayant une force certaine et stable.

Ces teintures contiennent les vertus médicinales de ces substances dans la plus grande abondance, et les conservent pendant plusieurs années dans un état parfait et incorrompu; pourvu que l’on bouche bien les verres dans lesquels on les garde et qu’on les dérobe à la lumière du soleil et du jour.

Mais la lumière du jour réduit au bout de quelques années toutes ces teintures en une liqueur acéteuse, qui ne possède plus rien des vertus médicinales primitives.

                                      § 296. Pour ce qui est des préparations des substances métalliques, des sels et d’autres semblables, dont la pureté n’est pas évidente au premier regard, le médecin consciencieux les fera faire sous ses yeux. Quant au soufre, aux métaux soufrés et aux métaux en général, le mieux sera de les donner en poudre…

 

                                                                                                                b) – sur le fait de n’utiliser qu’une seule substance à la fois

                                       § 297. On ne doit employer dans aucune cure plus d’une seule substance simple à la fois.

                                       § 298. Il est inconcevable qu’on puisse encore douter, s’il est plus conforme à la nature et plus raisonnable d’employer à la fois dans une maladie une seule matière médicinale bien connue, ou un mélange de plusieurs matières.

 

Remarque :

                        L’absurdité de ces remèdes composés a déjà été conçue par des hommes de l’école médicale ordinaire, quoiqu’ils suivissent dans la pratique le “trantran” éternel, contre leur propre persuasion…

 Où l’on voit que Hahnemann est hostile aux méthodes de prescription “pluraliste” et “complexiste” qui dominent aujourd’hui, car beaucoup moins exigeantes quant à la recherche du remède adapté aux symptômes du malade, car elles ne tiennent pas assez compte de la spécificité et de l’individualité du sujet.

 

                                                                                                                    c) – sur le fait de n’utiliser que la plus petite dose active

Quelle est la plus petite dose active à utiliser ?

                                   § 303. Il s’agit à présent de savoir, quel est ce degré de petitesse le plus convenable pour porter aux malades des secours aussi doux que certains, c’est à dire il s’agit de savoir combien chaque dose d’un médicament homoeopathique, choisi pour un certain cas de maladie, doit être petite pour opérer la meilleure guérison ?

                                  § 305. Ce principe irréfutable, tiré de l’expérience, nous donne la mesure, selon laquelle il nous faut diminuer les doses de chaque médicament homoeopathique jusqu’au point, où elles ne produisent plus qu’un aggravement à peine sensible, après qu’on vient de les prendre.

Ne nous laissons donc pas troubler par la petitesse du degré de diminution, jusqu’auquel il nous faut descendre; nous ne laissons non plus troubler par le bavardage des médecins vulgaires, qui, accoutumés à se former seulement des notions bien matérielles, trouvent incroyable qu’une dose aussi infiniment diminuée, puisse être encore efficace; leur bavardage ne signifie rien, lorsqu’une expérience infaillible nous parle.

Il précise ensuite par une remarque :

                    –  “Qu’ils se fassent expliquer par les mathématiciens, qu’en divisant une substance en autant de parties que l’on voudra, la plus petite partie, que l’on puisse s’imaginer, contiendra pourtant quelque chose de cette substance entière, et que par conséquent cette petite partie ne pourra pas devenir un rien !

                     – “Qu’ils se fassent dire par les physiciens, qu’il y a des puissances extraordinaires qui n’ont cependant aucun poids, par exemple le calorique, la matière lumineuse etc., puissances qui sont donc encore infiniment plus légères, que le contenu médicinal des plus petites doses homéopathiques ! “

Plus loin encore :

                       –  ” Qu’ils touchent seulement pendant un quart d’heure un aimant, capable de porter cent livres de poids, et les douleurs qu’ils en sentiront leur apprendront, que des influences impondérables peuvent aussi produire sur l’homme les effets médicinaux les plus violents ! “

Il termine en disant :

                      ” Oh ! les pauvres gens, pauvres d’esprit ! “

                                                                                                                          d) – sur les explications proposées par Hahnemann sur l’action des petites doses :

                                     § 313. L’effet des médicaments liquides sur notre corps se fait d’une manière si pénétrante, la rapidité et la généralité avec laquelle il se propage du point de vue de la fibre sensible et douée de nerfs, qui en est touchée la première, par toutes les autres parties du corps, est si inconcevable, qu’on est presque tenté de le nommer un effet spirituel (dynamique, virtuel).

                                    § 314. Toute partie du corps douée du sens du toucher, est également capable de recevoir l’influence des médicaments et de la propager sur toutes les autres parties.

En fin de cet ouvrage, un article contient le ” Traité sur l’efficacité des petites doses homoeopathiques ” que l’on retrouve dans le 6 ème tome de la Matière Médicale pure de Hahnemann :

                                             “Comment est-il possible que de petites doses de médicaments extrêmement raréfiés tels que l’homéopathie les prescrit, conservent encore de la force et même une grande force ?

C’est ainsi que s’écrie non seulement le médecin vulgaire et allopathique, qui se complaît dans les grandes doses, mais le novice dans l’art homoeopathique tient aussi le même langage.”

Plus loin, Hahnemann écrit :

                                                         ” Ce n’est que par la préparation des médicaments d’après la méthode homoeopathique que l’on parvient à dégager entièrement leurs vertus immatérielles et qu’on leur ouvre une carrière infinie pour exercer leur immense activité.

Mettez une goutte de la dite teinture de quinquina dans un verre rempli de 100 gouttes d’esprit de vin (ou d’un autre liquide également incorruptible), secouez cette mixture par dix coups énergiques, donnés du haut en bas, et vous aurez une liqueur qui sera bien autre chose qu’un mélange ordinaire de la goutte de teinture médicinale avec 100 gouttes d’un liquide non médicinal.

Ce ne sera que le laïque qui la prendra pour telle et qui croira, qu’il faut avaler les 101 gouttes à la fois, pour éprouver à peine l’effet d’une seule goutte de la teinture médicinale. Non, l’expérience nous montre, que chaque goutte de cette mixture est devenue tellement active, qu’elle peut exercer sur le corps humain presque le même effet qu’une goutte de la teinture concentrée.

C’est ainsi qu’à chaque nouvelle union intime d’une goutte d’une telle mixture à cent autres gouttes d’esprit de vin, le développement des vertus médicinales va en augmentant, de façon que l’on ne s’aperçoit presque d’aucune diminution de l’efficacité du remède, quelque grande que soit la prépondérance du volume de la liqueur non médicinale successivement employée, à l’égard de la goutte de teinture médicinale concentrée, dont on s’était servi au commencement….”.

 

Plus loin encore :

                                   “On voit par tout ceci que le mot de raréfaction (Verdünnung) ne peut s’appliquer qu’improprement aux préparations médicinales susdites; car bien loin d’affaiblir les vertus originaires des médicaments, elles les mettent plutôt en pleine liberté et les mènent à un plus haut degré de perfection.

Les effets étonnants qui en résultent, ne sont incroyables que pour le laïque. Qu’il fasse des expériences pures, et il sera convaincu jusqu’à l’évidence, que la nature cache dans l’intérieur des substances médicinales une abondance de forces qui sont capables d’un développement infini; abondance, dont l’écrivain de recettes n’a pas eu jusqu’alors le plus léger pressentiment.”

Il poursuit ensuite en expliquant la technique de préparation homéopathique à partir de feuilles d’or massif pour obtenir une dilution au quadrillionième d’un grain d’or que l’on pourra faire flairer à un malade mélancolique.

Où l’on voit que l’olfaction était une des voies d’administration préconisée par Hahnemann ! :

                           ” L’or dans son état massif ne nous offre qu’une matière grossière et inactive, incapable de produire le moindre effet médicinal. Battez cette masse en feuilles aussi minces que vous voudrez, ce sera toujours encore de l’or massif, où les forces médicinales se trouvent dans une mort apparente.

On peut avaler de ces feuilles jusqu’à la quantité de plusieurs grains, et ni un homme bien portant, ni un malade n’en ressentira aucune influence sur sa santé.

Mais si vous usez de la préparation homoeopathique, c’est à dire si vous broyez pendant une heure entière d’une manière énergique un grain de ces feuilles d’or avec 100 grains d’une substance non médicinale, par exemple avec du sucre de lait, vous aurez déjà une poudre douée de beaucoup de forces médicinales.

Broyez de nouveau un grain de la dite poudre avec cent autres grains de sucre de lait, et continuez le même procédé jusqu’à ce qu’un grain de la dernière préparation ne contienne plus qu’un quadrillionième d’un grain d’or, et vous aurez une poudre dans laquelle toutes les forces médicinales qui sommeillaient, pour ainsi dire, dans l’or massif, seront portées à un degré merveilleux.

Qu’un malade mélancolique, ayant la vie en horreur et se sentant pressé par des angoisses insupportables de tenter le suicide, qu’un tel malade, dis-je, flaire seulement pendant quelques moments un flacon contenant un grain de la poudre susdite, et après une demi-heure il sera délivré du démon qui semblait le posséder, et son humeur redeviendra semblable à celle d’un homme qui a l’esprit sain..”                                                                                                                              

              

                                                                     A) – Prescription homéopathique et ses deux corollaires : Diététique et Hygiène                                                                                             

Introduction

                          Hahnemann dans sa réflexion globale sur la doctrine homéopathique intègre l’homme dans son ensemble. En avance sur son temps, il concevait déjà les influences  de la nutrition, de l’hygiène physique et mentale et de la nature de son environnement sur la santé de l’individu.  

Il évoque ainsi dans son Organon les excès de table, l’abus de sucre et de sel ,la vie sédentaire, les travaux forcés de l’esprit , les atmosphères renfermées des appartements (pollution de l’air), les zones marécageuses (fièvres), prévoyant les maux de notre époque moderne (excès de sel , de sucre, de gras, sédentarité, surmenage, burn-out, pollutions diverses….).

Ses recommandations sur la moralité correspondent à la réalité rigorisme de l’époque ( livres lubriques,voluptés contre nature…). 

A l’époque le médecin ne prêtait en général pas trop attention au régime alimentaire de son patient, encore moins à sa façon de vivre, et ni à son hygiène de vie et à ses soucis du quotidien.

Pour Hahnemann, en effet de nombreuses substances alimentaires pouvaient développer aussi une activité médicamenteuse (épices, mets assaisonnés, excès de café, thé, bière, chocolat épicé, liqueurs fines…).

S’il s’est montré au début sans doute trop dogmatique sur les aliments à éliminer lors d’un traitement homéopathique, l’expérience et la réalité du patient l’ont fait s’adapter au réel et il a convenu qu’une souplesse était nécessaire. Il devait accepter les habitudes alimentaires de son malade en négociant avec lui.

Le régime doit être un puissant auxiliaire pour aider le malade à recouvrer son état de santé.

Il est nécessaire de régler le régime d’après les exigences du cas individuel pour mieux assurer le rétablissement de l’organisme malade. Selon Griesselich , il faut définir un “simile diététique” pour le patient , en un mot le “simile” doit être la base de l’hygiène.

 

Rappel historique :

                                   Pour mieux comprendre l’importance du ” rituel diététique ” de Hahnemann, voici quelques articles correspondant extraits de la première traduction française de l’Organon de 1824 par E.G. de Brunnow à partir de la 2 ème édition allemande de 1819 :

                                                            § 283. “Comme il est aussi nécessaire que convenable au but du procédé homoeopathique, que les doses des médicaments soient très petites, il est facile à concevoir, que durant une telle cure, il faut éloigner de la diète du malade toutes les choses qui pourraient avoir sur lui une influence médicinale quelconque, afin que l’effet d’une dose aussi mince ne soit surpassé et anéanti par une irritation médicinale hétérogène”.

                                                            § 284. C’est surtout dans les maladies chroniques, qu’il est nécessaire de rechercher exactement des pareils obstacles à la guérison; comme ces maladies ont été pour l’ordinaire engendrées et nourries par de semblables choses nuisibles et par d’autres fautes dans le régime qui échappent aux malades ou qu’ils ne reconnaissent pas pour telles”.

Exemples : le café; le thé de la Chine et d’autres thés d’herbes; de la bière mélangée de substances végétales non convenables à l’état du malade; des liqueurs fines, préparées avec des épices médicinales; du chocolat épicé; des eaux de senteurs et des parfumeries de diverses espèces; des poudres et des spiritueux pour les dents, composés de substances médicinales; de petits sachets parfumés; des mets et des sauces fort assaisonnées; des pâtisseries et des glaces aux épices; des soupes mêlées d’herbes médicinales, ainsi que des légumes qui consistent en herbes et racines semblables ; du vieux fromage et des nourritures animales déjà putréfiées ou douées d’effets médicinaux accessoires (comme la chair et la graisse de porcs, de canards et d’oies, ou du veau trop jeune). Toutes ces nourritures doivent être éloignées soigneusement du malade. Il faut encore lui défendre l’usage immodéré des jouissances de la table, l’abus du sucre et du sel commun, ainsi que l’usage de toutes les boissons spiritueuses. De telles personnes doivent aussi évidemment éviter la trop grande chaleur des chambres, une vie sédentaire dans l’air enfermé des appartements, l’allaitement des enfants , le trop long sommeil après le dîner, les plaisirs nocturnes, la malpropreté, les voluptés contre nature, l’affaiblissement des nerfs par la lecture de livres lubriques; toute occasion à la colère, au chagrin et au dépit; le jeu passionné, les travaux forcés de l’esprit; le séjour dans une contrée marécageuse, la demeure dans des appartements qui sentent le renfermé; des besoins urgents etc. Toutes ces choses doivent être éloignées pour que la guérison ne soit pas empêchée ou rendue impossible. 

                                                          § 285. ” Quant aux maladies chroniques, le régime le plus convenable que l’on saurait prescrire au malade, consiste à lui faire éviter toutes les choses nuisibles qui troubleraient son rétablissement, et de lui faire observer justement le contraire des fautes qu’il a coutume de commettre; p.e. en lui ordonnant de s’égayer l’esprit, de se donner de l’exercice en plein air, de faire usage de mets et de boissons convenables, nourrissantes et non médicinales etc…”. 

                                                         § 286. ” Pour ce qui est au contraire de la diète dans les maladies aiguës, l’instinct de la conservation de la vie s’éveille ici avant tant de clarté, et parle avec tant de précision, que le médecin n’a besoin que d’ordonner aux personnes de la famille et aux gardes-malades de n’opposer aucun obstacle à ce guide de la nature, soit en refusant au malade des nourritures et des boissons qu’il demande avec instance, soit en lui persuadant de prendre telle ou telle chose nuisible…J’excepte cependant de cette règle, que je viens de donner par rapport aux maladies aiguës en général, le cas où le malade aurait l’esprit égaré”.

                                                         § 287. “Il est vrai que les mets et les boissons que la personne attaquée d’une maladie aiguë demande, sont pour la plupart des choses palliatives qui lui procurent un soulagement momentané; mais elle sont libres de qualités proprement médicinales et sont pour ainsi dire conformes à une espèce de besoin du malade”.

“Pourvu que ce contentement soit renfermé dans de justes bornes, les obstacles que cela pourrait mettre à la destruction radicale de la maladie, ne sont qu’insignifiants et sont abondamment compensés et surmontés par la puissance du remède homoeopathique et par la force vitale mise en activité, comme aussi par la récréation que la jouissance de l’objet ardemment désiré procure au malade”.

 

Sélection de quelques articles sur la Diététique :

                                                                                                1)  Dr Auguste Rapou (1833)

                                                                                                             Ce médecin auteur de nombreux ouvrages a voyagé dans toute l’Europe pour rendre compte de l’état et de la propagation de l’homéopathie en Europe ” Histoire de la doctrine médicale homoeopathique ” (1847).

Il a rencontré Hahnemann à Köthen.                                                                               

 

En 1833 il écrit  :                                   

                                                                                                      “Régime à suivre pendant le traitement homoeopathique

                                                                                                                                                Utilité du régime

                                                                                                                                Principes sur lesquels il est fondé

 

“En fésant strictement observer les lois de l’hygiène pendant le traitement des maladies, l’homoeopathie évite, enlève une foule d’obstacles, et rend la guérison plus facile, quelque sévère et bien observé qu’il soit, qui guérit, il est du moins essentiel, indispensable même pour parvenir à ce but, en ce qu’il éloigne les influences pernicieuses, ainsi que ce qui peut modifier, altérer ou annuler l’effet des remèdes.

Les forces seules de l’organisme sain peuvent parfois résister à quelque écart de régime, ou rétablir de légers dérangements; mais toute impression, toute influence extérieure, la plus légère déviation des règles de l’hygiène agissent bien plus vivement et nuisent bien davantage au corps malade…..”

 

 

 

 

 

 

                                       Rapou : Régime à suivre pendant le traitement homoeopathique des maladies aiguës et chroniques (1833)          

 

                                                                                            2)  Dr. C. Croserio (1842)                                                                          

L’anecdote racontée par le Dr Croserio du paysan qui acceptait de suivre le traitement homéopathique de Hahnemann à la seule condition de lui laisser boire sa bouteille quotidienne de schnaps est édifiante.  

Le Docteur Crosério a aussi visité Hahnemann à Köthen et il en rapporte ce fait original dans l’article intitulé “Régime homoeopathique” publié dans les “Annales de la médecine homoeopathique” publiés par Léon Simon, Jahr et Croserio Tome I docteurs en médecine p 26/29 (1842).

A un paysan des environs de Köthen venu le consulter, Hahnemann donna un médicament avec ordre de suivre le régime homoeopathique correspondant…

Mais l’homme ne voulait prendre le traitement que s’il pouvait prendre sa ” bouteille de Schnaps” quotidienne, sinon il n’acceptait pas de se soigner par homéopathie.

Hahnemann a été obligé de négocier avec lui pour qu’il réduise sa consommation à une demi bouteille par jour… Et l’homme accepta et fut guéri.

 

                                                Croserio : “Du régime homoeopathique”Annales de la médecine homoeopathique Tome I p 29 (1842)

 

 

                                                                                                3) – Dr. J.L. Rau (1845)

                                                                 Rau faisait partie des Spécificiens, médecins appartenant à une école critique de l’homéopathie à Leipzig qui acceptaient la loi d’analogie, mais rejetaient la méthode olfactive et l’usage des hautes dilutions, et se moquaient du rigorisme d’Hahnemann.                                                             

Mais ils reconnaissaient le mérite de prêter attention au mode de vie du malade et à son régime alimentaire qui doit venir en aide et compléter le traitement médical.

L’article ci-dessous est tiré de l’ouvrage du Dr J.L. RauNouvel organe de la médecine spécifique ou Exposition de l’état actuel de la méthode homéopathique ” p 264 (1845)

 

                  Rau : ” Nouvel organe de la médecine spécifique ou Exposition de l’état actuel  de la méthode homoeopathique ” p 264 (1845)

 

 

                                                                                                4) – Dr. Griesselich (1849)                                                             

Médecin appartenant au courant des Spécificiens de Leipzig , le Dr Griesselich est connu pour avoir édité et dirigé en 1833 une revue intéressante nommée :

                                ” Hygea, Zeitschrift für Heilkunst ” et qui sera renommée ensuite

                                ” Hygea : Zentralorgan für die homöopathische oder specifische Heilkunst “.

Sur le régime alimentaire et le traitement homéopathique quelques articles extraits d’un ouvrage de Griesselich intitulé “Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique ” traduit en français par le Dr Schlesinger Rahier, présentent une réflexion intéressante dans sa VII ème section intitulée “Genre de vie, Régime “et sur la position d’Hahnemann p 296/401 (1849).

 

                       Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 396 (1849)

         

 

 

 

                       Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 397 (1849)

         

 

 

                    Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 398 (1849)

 

 

 

 

                   Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 399 (1849)

 

               Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 400 (1849)

 

 

 

                     Griesselich : Genre de vie, Régime Manuel pour servir à l’étude critique de la médecine homéopathique p 401 (1849)

 

 

Conclusion sur le “Rituel Diététique” :

                                                                            En sélectionnant quelques articles sur le Rituel Diététique, on s’aperçoit qu’au cours du 19 ème siècle, la plupart des publications sur l’homéopathie contenaient :

                                                                – soit un chapitre développé sur les conseils alimentaires et aussi sur l’hygiène d’ordre physique et mentale.

                                                                – soit un ouvrage complet sur la Diététique en homéopathie.

 

 Un article plus détaillé nommé “Régime & Homéopathie” sera inclus dans la rubrique “Thèmes originaux“, avec une liste non exhaustive d’ouvrages écrits par la plupart des médecins homéopathes de l’époque :

Gross (1824), Caspari (1825), Hartmann (1830), Bigel (1833), Rapou (1833), Boenninghausen (1834), Duringe (1834), Jahr (1844), Rau (1845), Hering (1850)

Des Manuels de cuisine conseillant des plats compatibles avec un traitement homéopathie:

                          Homöopathische Kochbuch de Hehn publié à Berlin en 1834     

                          A manual of homoeopathic cookery écrit par la femme d’un médecin homéopathe américain et publié à New York en 1846.           

 En effet, la plupart des ouvrages publiés maintenant ont pratiquement  délaissé le sujet de la nutrition pendant un traitement homéopathique .

La notion de “simile diététique” évoquée par Griesselich est une notion intéressante et très en avance sur son temps…

                                                                                                                                                        

 

 

                                                                                         B) – Réflexion sur des prescriptions originales de Hahnemann : olfaction, aimants, mesmérisme et électricité

 

Voulant vérifier toutes les méthodes, Hahnemann a testé d’autres pistes thérapeutiques originales comme l’Olfaction, l’Electricité , les Aimants et le Mesmérisme avec “la prise des mains du malade” pour lui transmettre sa force vitale.

                                

                                                                                                                                 1) – L’Olfaction, une voie d’administration étonnante

  

Dans la 5 ème édition de l’Organon Hahnemann décrit le procédé de l’Olfaction, méthode qu’il utilisait depuis plusieurs années.

Voici quelques exemples sur cette voie d’administration originale tirés de l’ouvrage “Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 205, 215 et p 236.

 

 

 

                               Olfaction du globule médicamenteux : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 201 (1832).

 

 

                                                Olfaction du globule imbibé de Noix vomique pour les femmes sensibles en période de règles 

                                                                           “Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 215 (1832).

 

 

 

                                                      Olfaction du globule imbibé de Noix vomique pour les désordres nerveux suite à la gale 

                                                                           Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 236 (1832).

 

 

 

                                   Olfaction en alternance d’une dissolution de Pulsatille puis de Noix vomique pour calmer l’irritabilité liée à la gale 

                                                                                 Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 236 (1832).

 

 

                                              Olfaction du globule imbibé d’une dissolution de café pour les désordres nerveux suite à la gale 

                                                                            Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 236 (1832).

 

 

Un exemple de traitement par “olfaction” chez une jument :

 

                                                                                                                       C’est une anecdote trouvée dans un article du Dr Gross “Nouvelles expériences sur les doses dans la pratique de homéopathie” paru  en 1845 dans le “Nouvel organe de la médecine spécifique ou Exposition de l’état actuel de la méthode homoeopathique” du Dr Rau.

 

                                          Dr Gross : Nouvelles expériences sur les doses dans la pratique de homéopathie p 273/300 (1845)

 

Sa jument traînant un attelage avec le soleil en face, l’animal se met à chanceler, comme ivre, puis sa tête s’agite convulsivement à gauche, et il s’accroupit, prêt à se renverser en arrière; ses paupières et les muscles de face tressaillent, comme un épileptique, tout son corps est atteint de convulsions, avec une respiration bruyante et spasmodique.

Gross a recours alors au remède Cocculus 6 et Cocculus 12 , qui semblent diminuer cette crise.

Les accès se produisent alors plus rarement.

Gross place alors Cocculus 1/200 sur la langue de l’animal, et pendant deux  mois, pas de nouvelles crises.

Les accès semblent alors se produire plus rarement.

Mais une autre crise importante se déclare qui fait vaciller l’animal.

Gross débouche alors un flacon de globules de Cocculus 200 qu’il tient sous la narine droite de la jument pour lui faire flairer deux fois.

Quelques minutes après, l’animal reprend son trot normalement.

 

 

  Dr Gross : Olfaction et jument prise de convulsions “Nouvelles expériences sur les doses dans la pratique de homéopathie” p 281 (1845)

 

L’Olfaction, une voie d’administration en fait assez courante selon les divers ouvrages retrouvés au 19 ème siècle.

Cette voie d’administration par “Olfaction” ayant été souvent utilisée par d’autres médecins homéopathes de l’époque, un article plus détaillé “Olfaction” sera présenté dans la rubrique “Thèmes originaux“.

 

                                                                                                                      2) Aimants magnétisme et mesmérisme

 

                                                         Pôle nord de l’aimant : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 201 (1832).

 

 

                                              Pôle boréal de l’aimant : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 236/237 (1832).

 

 

                     Mesmérisme, force vitale et prise des mains du malade : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 237 (1832).

 

 

                                                                                                                                   3) – Electricité     

 

L’électricité était utilisée à l’époque d’Hahnemann pour provoquer une légère excitation pour stimuler une zone où mouvement et sensibilité sont atténués.

L’exemple traite ici d’un jeune homme atteint de surdité après une chute de cheval.

L’usage de l’électricité lui a permis de retrouver l’usage de l’ouïe en trois mois.     

                                                                                          

                            Electricité dans le cas d’une surdité : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 221/222 (1832).

 

 

L’usage est de recourir à l’électricité en utilisant des doses faibles

 

 

                          Electricité et faibles commotions électriques : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 222 (1832).

 

 

                                          Electricité et bouteille de Leyde : Doctrine et traitement des Maladies chroniquesvol. I p 223 (1832)

 

 Le Dr. Griesselich dans son  ” Manuel pour servir à l’étude critique de la Médecine homoeopathique” de 1849 présente p 386 un article sur l’électricité où il donne sa position et celle d’Hahnemann sur cette méthode thérapeutique. Selon Griesselich Hahnemann, ouvert à ce qui peut être utile au malade, ne rejette aucune technique, mais il ne n’utilise plus ensuite.

Il est à noter que la souche homéopathique “Electricitas” est présente dans le ” Nouveau manuel de médecine homoeopathique” du Dr G.H.G. Jahr p 306/311 (1850).

Jahr mentionne que la pathogénésie a été réalisée par Caspari, un proche d’Hahnemann en 1827. 

 

                           Griesselich : Electricité “ Manuel pour servir à l’étude critique de la Médecine homoeopathique” p 386 (1849)

    

 

                       Griesselich : Electricité et Hahnemann ” Manuel pour servir à l’étude critique de la Médecine homoeopathique” p 386 (1849)

    

                                                                                               

                                                                                 II) – Historique : Du choix difficile des dilutions dans la prescription homéopathique en 1850

 

Les premiers élèves d’Hahnemann acceptaient la loi d’analogie, la dynamisation et les doses infinitésimales,mais d’autres médecins homéopathes ne voyaient que par les teintures mères et les dilutions pondérables en décimales. Ils s’opposaient aux hautes dilutions et à la dynamisation prônées par les fidèles d’Hahnemann.

L’échelle décimale devait garder un rang privilégié en Allemagne où la tendance spécificienne y rencontra un grand succès sous l’active impulsion de médecins dont Rau et de Griesselich (auteur de Hygea).

La répétition des prises du remède et même le mode d’administration a divisé aussi le mouvement homéopathique entre ” Hahnemanniens” et “Spécificiens” ou “Eclectiques“, les demi-homéopathes de Hahnemann.

Toutes ces discussions ont fait l’objet de nombreuses publications tout au long du 19 ème siècle.

En France, le même phénomène s’est produit, ce qui a engendré des courants homéopathiques différents, toujours encore d’actualité.

Pour confirmer la perplexité rencontrée par les médecins homéopathes sur le choix de la dilution et sur la répétition des prises du remède homéopathique, un article du ” Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique ” de 1850 traite ” Du choix des dilutions et de la répétition des médicaments “.

 

 

                                 Choix des dilutions et Répétition : “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 657 (1850)

 

 

         Mémoire sur le Choix des dilutions et Répétition : “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 657 (1850)

 

 

                      Propriétés des hautes et basses dilutions : “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 676 (1850)

 

 

                                                   

                              Répétition des prises : “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 687 (1850)

 

 

 

                               Hautes et basses dilutions : “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 694 (1850)

 

 

 

                                                                   Hautes dilutions et maladies chroniques, Répétition et durée d’action :

                                                             “Journal de la Société Gallicane de médecine homoeopathique” p 695 (1850)

 

                                                                                    III) – Historique : La prescription homéopathique en France au 20 ème siècle 

                                                                                                               L’homéopathie en France a connu au début du 20 ème siècle de nombreux débats entre homéopathes.

Les médecins homéopathes français découvrent surtout avec le Dr Nobel de Suisse et du Dr Barlee en Grande-Bretagne la littérature homéopathique américaine avec les ouvrages de Kent et son Répertoire, l’utilisation de dilutions homéopathiques avec leur mystérieux haut numérotage (1000 ème, 10000 ème, 500000 ème…).

Au tout début du 20 ème siècle deux courants homéopathiques s’affrontent alors en France: les hahnemanniens purs partisans des très hautes dynamisations avec un seul remède, et les “éclectiques” .

Un autre mouvement original nommé “électro-homéopathie se développe dans divers pays européens à partir de l’Italie en Europe à la fin du 19 ème et au début du 20 ème siècle.

La particularité de cette variante complexiste appelée ” électro-homéopathie sera présentée dans la Rubrique ” Thèmes originaux “.

Dans les années 1930, l’homéopathie en France se développe grâce aux efforts du Dr Léon Vannier (1880-1963) .

Il reprend les Diathèses historiquement définies par Hahnemann (Psore, Luèse, Sycose) et il intègre le Tuberculinisme sous l’influence du Dr Antoine Nebel de Lausanne (1870-1954), et des ses disciples Henry Duprat, André Rouy… en y ajoutant le concept des Constitutions (morpho-psychologie avec le Carbonique, le Fluorique, le Phosphorique) et celui du drainage.

Il développe et anime un enseignement de l’homéopathie original avec ces notions qui ont permis aux jeunes médecins d’apprendre la thérapeutique homéopathique en les aidant à mieux comprendre la Matière Médicale homéopathique et le terrain du malade. 

L’enseignement du Dr Léon Vannier et la publication de ses ouvrages ont permis d’organiser une Ecole française d’homéopathie de type “pluraliste modérée ” qui est actuellement utilisée par la plupart des homéopathes :

                                                                                                         La typologie et ses applications thérapeutiques (1930)

                                                                                                         La Doctrine de l’homoeopathie française (1931)

                                                                                                         Précis de Matière Médicale homoeopathique par les Drs. Léon Vannier et Jean Poirier (1938).

D’autres ouvrages de Gilbert Charette (1878-1955) comme ” Précis d’homoeopathie La Matière Médicale pratique ” (1927) ou ” La Matière médicale expliquée ” (1952)

ou ” Eléments de Matière médicale homoeopathique ” de Paul Chiron (1923) ont aussi contribué à étendre l’influence de l’homéopathie en France.