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Recherche du remède semblable

                                                                                Recherche du remède semblable” ou “Simillimum” :

 

Face à son patient, le médecin homéopathe n’aura pas à traiter une maladie, mais un malade spécifique pour lequel il devra définir un traitement  personnalisé « haute couture ».

 Il va alors réaliser un véritable entretien, une sorte d’ « interview » pour approfondir la connaissance de son malade, comprendre la nature des symptômes liés au ressenti de ses troubles, définir le type des douleurs exprimées avec leurs caractéristiques, et aboutir à l’établissement du diagnostic du « simillimum », c’est-à-dire trouver le remède le plus semblable car en adéquation avec le mode réactionnel de son patient.

Le médecin doit laisser le patient parler, exprimer tout ce qu’il ressent: laisser le malade “se livrer” n’était pas une habitude pour un médecin au temps de Hahnemann et ce dernier en a fait une des caractéristiques principales de sa thérapeutique.

Entre le patient et le médecin va donc s’instaurer un « partenariat  interactif » , un “colloque singulier” afin d’aider le praticien à définir le « remède semblable » de la maladie de son patient selon que ce dernier est par exemple de type « Argentum nitricum », « Thuya » ou « Arsenicum album ».

Pour faire cette recherche du « simillimum », le médecin homéopathe va se servir de son expérience et puiser dans sa connaissance de la « Matière Médicale Homéopathique », recueil des diverses études pathogénétiques ou « pathogénésies » des substances médicamenteuses expérimentées chez l’homme sain et sensible.

En effet le nombre des “symptômes pathogénétiques” relevés lors de l’expérimentation des substances sur l’homme sain varie d’une centaine à plus d’un millier et c’est là toute la difficulté pour le médecin de sélectionner le(s) symptôme(s) clé et donc de hiérarchiser les informations recueillies auprès de son patient.

Quelques exemples tirés de la Bibliothèque homéopathique de Genève tome I de 1832 :

                                                             Belladone 1440 symptômes p 104

                                                             Mercure 1264 symptômes p 104

                                                             Noix vomique 1300 symptômes p 104

                                                             Borax 87 symptômes p 477

 

 

 

                                                             Etude des effets pathogénétiques Biblio. homéo. t. 1 p 100 (1832)

 

 

 

 

 

                                          Effets pathogénétiques Noix vomique Belladone Mercure Biblio. homéo. t. 1 p 104 (1832)

 

 

 

                                                                         Matière Médicale Pure Borax Biblio. homéo. t. 1 p 477 (1832)

                       

Muni de tous ces outils le médecin va commencer à dessiner le « portrait robot » du remède du patient pour définir le « Profil  du malade », qu’il affinera lors des prochaines consultations pour trouver le “remède semblable” ou “simillimum”. 

 

La consultation proprement dite

 

L’examen  du malade démarre dès l’arrivée du patient dans le cabinet médical.

 Déjà, selon sa démarche, son attitude, selon  sa façon de s’habiller, les couleurs de ses vêtements, l’homéopathe commence à  ressentir la personne pour commencer à dessiner le « portrait robot » du remède du patient son « simillimum » .

Ainsi avec l’habitude, le médecin reconnaitra une patiente « Pulsatilla »  réservée, timide et  vêtue de couleur vive une patiente « Lachesis » commencera déjà son débit de paroles avant de s’asseoir, la « Sepia » sera habillée de couleur sombre.

 Les divers « simillimum » décrits ainsi sont presque des personnages de bandes dessinées qui ne sont là que pour aider le médecin homéopathe dans sa recherche du  « remède semblable ».

Deux “types” de patients permettent par exemple de mieux comprendre la méthode du médecin homéopathe :

 

                                      – Le type “Pulsatilla” correspond souvent à une jeune femme habillée de couleurs vives et qui rougit facilement; sa mentalité est de nature réservée, timide, très émotive, passant du rire à la tristesse voire aux larmes et cherchant à être consolée.

Sur le plan pathologique, “Pulsatilla” correspond à la triade morbide suivante ; congestion veineuse, insuffisance hépatique avec troubles gastriques et tendance à l’irritation et à l’écoulement des muqueuses (nez, yeux, oreilles, zone région broncho-pulmonaire et génitale…) . Quelques modalités à vérifier pour Pulsatilla : mentalité très changeante, aggravation des symptômes par la chaleur, amélioration au grand air et par le mouvement et souvent une absence de soif.

 

                                       – Un autre exemple avec le type “Nux vomica” :

Ce type correspond à un sujet sédentaire qui s’intoxique au quotidien par une vie déséquilibrées (mauvaise hygiène de vie, excès alimentaires et prise d’excitants; il a du mal à s’endormir et est gêné par des troubles digestifs).

La mentalité de “Nux vomica” est l’impatience, la colère, l’intolérance et l’irritation; il ne supporte pas la critique, la contrariété, le bruit, la lumière…

Sur le plan pathologique, le type “Nux vomica” est essentiellement dominé par des troubles digestifs (acidité gastrique, flatulences, constipation, nausées…), mais aussi des troubles ORL (coryza), urinaires (cystite et prostatite), gynécologiques (leucorrhée) .

 

Quelques modalités à vérifier sur le type “Nux vomica” : aggravation des symptômes par des repas trop chargés, des excitants type café, tabac et alcool, par la lumière, le bruit et l’irritation avec autrui.

Les symptômes sont améliorés au contraire par un sommeil court de quelques minutes, le calme et la détente le soir après son travail, où les soucis s’atténuent.

  

 Echange Médecin-Patient :

 

                                              Le médecin installera le patient de sorte qu’il soit bien en vue ; comme tout médecin, il établit une fiche patient, et commence à l’interroger sur ses plaintes et autres troubles actuels.

Cet interrogatoire ou plutôt cet échange, ce “colloque singulier” doit être le fil conducteur du dialogue: si le patient se plaint de bronchites par exemple, le médecin veut savoir les modalités d’apparition des symptômes, l’amélioration ou l’aggravation par l’humidité, la chaleur, l’influence des conditions psychologiques, des aliments, des positions, la qualité du sommeil, de la digestion … afin d’établir un diagnostic différentiel des remèdes possibles.

Après l’analyse sur l’état actuel des plaintes, leur nature et leurs modalités d’apparition, le médecin explore les antécédents personnels du patient , son background  héréditaire (maladies des parents : diabète, hypertension, troubles circulatoires, affections broncho-pulmonaires, asthme, cancer…).

Il étudie l’intoxination, les « imprégnations » des diverses pathologies qui se sont succédées depuis l’enfance : rhino-pharyngite, asthme, affections dermatologiques … afin de définir et de s’approcher d’une « diathèse ».

Le médecin passe ensuite comme tout médecin à l’examen clinique classique, à la prise en compte des résultats des diverses analyses de laboratoires, de scanner…

En réalisant la synthèse de toutes ces informations sur son patient, le médecin va hiérarchiser tous les symptômes et les trier pour parvenir au « simillimum ».

Sa bonne connaissance de la Matière Médicale Homéopathique et des « symptômes pathogénétiques » lui permettront de « pianoter » sur son « clavier homéopathique » pour sélectionner selon son habitude de prescription :

 

                                      –  un seul remède pour les homéopathes de tendance hahnemannienne ou uniciste (un remède à la fois)

 

                                     –  le « remède de fond » d’action durable et profonde et le ou les remèdes des « états aigus » dont l’action est ponctuelle et limitée pour les homéopathes de tendance pluraliste, mais qui peut être accompagné d’un ou plusieurs « remèdes complémentaires » et de ” remèdes de drainage”.

                                       

 La première consultation d’une durée assez longue permet au médecin d’avoir une approche du « Profil du patient » qui sera encore affinée lors des prochaines consultations.

La seconde consultation avec le patient va permettre d’apprécier la façon dont il a réagi au remède.

 

Le médecin doit savoir s’il a bien identifié ou non le remède “simillimum” en vérifiant si les symptômes morbides du malade ont été atténués voire supprimés.

On comprend ainsi toute la difficulté du médecin homéopathe pour établir un traitement homéopathique de qualité pour son patient.